Euro Foie Gras dénonce l’appel du Parlement européen à interdire le gavage : un vote hors sujet et une absence totale de débat

La Fédération européenne du foie gras (Euro Foie Gras) est choquée par le vote du Parlement européen appelant la Commission européenne à interdire le gavage pour la production de foie gras. Cet amendement, juridiquement non contraignant, a été adopté sans aucun débat et témoigne d’une méconnaissance totale du secteur. La production de foie gras fait partie intégrante du patrimoine gastronomique européen et respecte l’ensemble des réglementations européennes en matière de bien-être et de santé des animaux.

Le 10 juin, les Eurodéputés ont adopté une résolution sur l’initiative citoyenne européenne « Pour une nouvelle ère sans cage ». Lors de ce vote, un amendement totalement hors sujet appelant la Commission européenne à présenter une proposition visant à interdire le gavage des canards et des oies pour la production de foie gras a été adopté.

Euro Foie Gras condamne fermement le fait qu’un tel amendement ait été voté sans aucun débat. Ce vote est le résultat d’un manque de connaissance et de compréhension du secteur qui conduit à des idées fausses et des préjugés, alimentés par les stéréotypes erronés de militants animalistes.

Christophe Barrailh, président d’Euro Foie Gras, s’insurge : « Comment peut-on voter un amendement qui pourrait mettre fin à une filière sans aucune concertation ? Compte tenu de l’enjeu, un débat est plus que nécessaire. Les décideurs européens ne doivent pas oublier, en abordant cette question, les hommes et femmes qui travaillent dur chaque jour pour produire ce mets d’exception. »

À ce jour, il n’existe aucune alternative au gavage, ce qui signifie que, si un tel amendement entrait en vigueur, le secteur s’arrêterait du jour au lendemain. Cela entraînerait la perte de plus de 50.000 emplois directs et la disparition d’un produit de grande qualité, symbole de la gastronomie européenne. Les producteurs de foie gras participent à la vie dans les zones rurales, tant économiquement que socialement, et font partie intégrante des traditions de nombreuses régions.

Rappelons que l’article 13 du TFUE stipule que « (…) l’Union et les États membres tiennent pleinement compte des exigences du bien-être des animaux en tant qu’êtres sensibles, tout en respectant les dispositions législatives ou administratives et les usages des États membres en matière notamment de rites religieux, de traditions culturelles et de patrimoines régionaux. » « Cette deuxième partie de l’article doit également être respectée, car la production de foie gras appartient au patrimoine culturel et régional européen », ajoute M. Barrailh.

Par ailleurs, la filière européenne du foie gras répond aux attentes sociétales : la production est extensive, de plein air et souvent familiale. Permettre aux canards et aux oies de passer 90% de leur vie en plein air est essentiel pour les éleveurs afin de garantir la qualité du produit et la vie des animaux.

La Fédération tient à rappeler que l’engraissement des palmipèdes élevés pour la production de foie gras est réalisé par des professionnels formés à cette tâche spécifique. Il respecte pleinement le bien-être des animaux, comme le confirment plusieurs études[1]. L’alimentation assistée doit être comprise en tenant compte de l’anatomie particulière des palmipèdes gras. Ceux-ci possèdent un œsophage élastique qui peut se dilater, comme celui d’un serpent, et leur permettre d’avaler toutes sortes de proies tels que des poissons ou des grenouilles. Pour cette raison, leur anatomie ne peut pas, et ne doit pas, être comparée à l’anatomie humaine. Arrêtons l’anthropomorphisme !

Aujourd’hui, Euro Foie Gras appelle les décideurs européens, nationaux, régionaux et locaux, ainsi que les citoyens, à visiter une exploitation de foie gras avant de prendre toute décision précipitée. La Fédération serait heureuse de procéder à un échange de vues rationnel et éclairé sur les méthodes de production du secteur.


[1] Des études scientifiques ont été synthétisées par les scientifiques Gérard Guy (INRA) et Xavier Fernandez (ENSAT) dans un document rédigé en octobre 2013.

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